Je m’appelle Segev Kalfon, je suis né en 1996 et j’ai grandi à Dimona, dans le sud d’Israël. Je suis l’enfant du milieu d’une famille de trois. Kobi, mon père, Galit, ma mère, et mes deux frères et sœurs que j’adore. Mon père tient une boulangerie familiale, le four Kalfon, où je travaille souvent. C’est un lieu qui sent le pain chaud, la levure, et le café du matin. J’aime ces odeurs là car elles me rappellent la stabilité, la maison, le calme.
Je suis quelqu’un de discret. J’aime les choses simples, les repas de famille, le sport, les soirées tranquilles avec des amis. Depuis quelques années, je m’intéresse à la finance, j’étudie à Tel Aviv, je lis des articles, je regarde les marchés, j’aime comprendre comment les choses bougent, comment tout s’équilibre. J’ai un rêve d’ouvrir un jour ma propre entreprise.
Il y a quelques années, j’ai eu un accident et une fracture à la jambe. On m’a posé une plaque métallique et depuis, j’ai un trouble anxieux qui me colle à la peau. Parfois, je perds le sommeil, mon cœur s’emballe. Mais ma famille est toujours là. Ma mère Galit me parle doucement, elle m’aide à retrouver pied. Mon père Kobi, malgré tout ce qu’il a sur les épaules, me répète : “Tant que tu respires, tu avances.”
Le 7 octobre 2023, je suis au festival Nova, près du kibboutz Re’im. J’y vais pour travailler sur la sécurité et la logistique. Au lever du jour, tout bascule. Les sirènes retentissent, puis les roquettes, les tirs, les cris. Le ciel devient noir.
Je cours vers la route 232. Je vois des voitures brûler, des gens fuir dans tous les sens. J’essaie d’aider, de faire monter des blessés. Des témoins me verront courir, chercher une issue. Puis les images s’arrêtent et je suis capturé. Des terroristes armés du Hamas m’encerclent et je suis emmené à Gaza.
Pendant des mois, plus aucun signe. Ma famille vit suspendue au silence. Ma mère écrit chaque jour dans un carnet ; mon père part jusqu’à Washington pour parler de moi, pour convaincre qu’il faut agir, pour faire savoir que je suis là.
En février 2025, après plus de 490 jours de captivité, un signe de vie arrive enfin. Des otages libérés racontent qu’ils m’ont vu, qu’ils m’ont parlé, que j’étais vivant, dans un état “relativement stable”. C’est peu, mais c’est un souffle. Je ne sais pas dans quel tunnel, ni depuis combien de temps il fait nuit. Mais je sais que dehors, ma famille m’attend.
Dans la nuit du 8 au 9 octobre 2025, un accord a enfin été signé par toutes les parties grâce au Président Trump, prévoyant la libération imminente de tous les otages.
Nous sommes encore 48 otages en captivité à Gaza dont 20 encore vivants.
- Lieu d’enlèvement : Nova
- Source :
- Réseaux sociaux :