Je m’appelle Hisham Al Sayed, arabe israélien, né le 15 février 1988 dans le village bédouin d’Al Sayyid, dans le désert du Néguev. Je suis le fils de Manal et de Sha’aban Al Sayed. Je mène une vie ordinaire et j’ai des rêves simples, malgré mes problèmes de santé mentale connus par ma famille et mes proches : je souffre notamment de schizophrénie, de pertes auditives, de tinnitus et de vertiges.
En août 2008, je sers volontairement dans l’armée israélienne, mais je suis réformé moins de trois mois plus tard, en raison de mon incompatibilité pour le service militaire, due à mes troubles mentaux.
J’ai été diagnostiqué pour la première fois à Londres en 2010, où j’étudiais, avec un trouble psychotique aigu, suivi en 2013 d’une schizophrénie. Je souffre également d’hallucinations auditives. Ma maladie alterne mon discernement : je traverse la Cisjordanie au moins à 15 reprises et je suis détenu par la Sécurité préventive palestinienne plus de trois fois.
Le 20 avril 2015, à tout juste 27 ans, en proie à mes troubles mentaux et pour des raisons qui m’échappent encore, je franchis la frontière vers Gaza, de mon plein gré. Je suis immédiatement capturé par le Hamas qui prétend que je suis un soldat israélien. Human Rights Watch confirme que j’ai été exempté du service militaire. Depuis lors, je suis détenu en captivité.
Le 28 juin 2022, le Hamas diffuse une vidéo me montrant alité, avec un masque à oxygène et une perfusion intraveineuse. Mon père, Sha’aban, réagit en me décrivant comme un malade, incapable de marcher avec un but précis. Il ajoute que mes ravisseurs m’utilisent comme monnaie d’échange avec Israël.
Ce 15 janvier 2025, l’espoir refait surface : je suis inclus dans la liste des otages qui seront libérés lors de la première phase de l’accord entre Israël et le Hamas, suite à la terrible prise d’otages du 7 octobre 2023. Ma famille, notamment mon père, qui approche de ses 65 ans, attend avec impatience ma libération après une décennie de captivité. Cependant, ils restent prudents, conscients que « rien n’est certain tant qu’il n’est pas à la maison ».
J’ai aujourd’hui 37 ans, et je suis libéré VIVANT le 22 février 2025, après 3595 jours de captivité.
- Lieu d’enlèvement : Avant le 7 Octobre
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