Je m’appelle Aviv Atzili et je suis né le 20 juin 1974 au kibboutz Nir Oz, dans le désert du Néguev, à deux pas de la frontière avec Gaza. J’y grandis aux côtés de mes deux frères et développe très tôt un lien profond avec cette terre, ses champs et ses voisins. Adolescents, ma femme Liat et moi faisons partie du mouvement de jeunesse Hashomer Hatzair, un engagement qui nous unit dès l’âge de 14 ans.
Après notre service militaire,dans lequel je sers dans une unité d’élite, nous parcourons l’Inde et l’Australie, découvrant le monde main dans la main.
De retour au kibboutz, nous fondons une famille et avons 3 enfants, Ofri (22 ans), Neta (20 ans) et Aya (18 ans).
Je dirige le garage du kibboutz où je répare les machines agricoles. J’aime mon métier : remettre en état les tracteurs, conserver ce lien intime avec la terre. Le soir, je m’évade en peignant : des scènes de la vie de Nir Oz, retranscrites sur des pièces métalliques. Paix, nature, communauté, voilà ce que j’essaie de transmettre à travers mes couleurs.
Quand je ne suis pas au garage ou à l’atelier, j’enfourche mon vélo. Le vent sur mon visage, le silence du désert… Je me sens vivant, libre, connecté à la terre que j’aime tant.
Ce matin là, le 7 octobre 2023, tout bascule. Dès l’aube, le Hamas attaque Nir Oz. Liat se réfugie dans la pièce sécurisée, tandis que je rejoins l’équipe d’intervention d’urgence, je veux protéger ceux que j’aime et notre terre. Je me bats jusqu’au bout, mais je suis abattu par les terroristes qui emportent mon corps vers Gaza.
Pendant ce temps, Liat est enlevée et passe 54 jours en captivité, jusqu’à sa libération en novembre. Elle revient traumatisée mais déterminée. Elle prend la parole à la Maison Blanche où elle rencontre le président Biden, à Yad Vashem, où elle est guide, afin que nos histoires ne soient pas oubliées, pour que justice soit rendue.
À Nir Oz, la reconstruction commence. Les habitants décident, lors d’un vote, de rebâtir le kibboutz, d’honorer les victimes, de faire renaître la vie sur nos terres. Ils veulent que la lumière l’emporte sur les cendres.
Ma famille se mobilise fièrement :
Liat lance un programme de paix dans les écoles, inspiré par la vie que nous avions construite.
Nos enfants, Ofri, Neta et Aya, animent un atelier d’art paysager à partir de mes créations — pour montrer que la beauté renaît toujours après l’horreur.
Telma, ma mère de 78 ans, coordonne un groupe de bénévoles en faveur du retour des otages et des cérémonies commémoratives.
Le 11 juin 2025, après 613 jours de captivité, Tsahal annonce avoir retrouvé mon corps près de Khan Younès dans la bande de Gaza, lors d’une opération délicate. Je rentre enfin chez moi, dans les bras de ma famille, auprès de la terre que j’ai tant aimée.
- Lieu d’enlèvement : Nir Oz
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