Je m’appelle Eitan Horn et je suis né en 1986, en Israël, mais je passe une partie de mon enfance et de mon adolescence en Argentine, à Buenos Aires. Dès l’adolescence, je participe à un mouvement de jeunesse sioniste en Argentine. C’est là que je découvre les valeurs de solidarité, de justice et de vie communautaire qui me façonnent encore aujourd’hui. J’aime animer des activités, organiser des discussions, faire rire les plus jeunes. C’est là que je comprends que l’éducation, ce n’est pas seulement transmettre, c’est écouter et donner confiance.
J’ai grandi entre deux cultures, deux langues, deux foyers, mais en 2001, je décide de faire mon aliyah grâce au programme Na’ale, qui aide les jeunes Juifs de la diaspora à s’installer en Israël . C’est une aventure car je laisse mes amis, mes souvenirs, mais je sens que ce sera ma place. Je termine mes études secondaires dans un internat, puis je poursuis un cursus en éducation et économie.
Je vis à Kfar Saba, une ville tranquille, proche de Tel Aviv. J’aime les rues calmes, les cafés, les gens qui se connaissent depuis longtemps. Je travaille comme éducateur dans le mouvement de jeunesse Mahanot HaOlim, où j’accompagne des adolescents et des jeunes immigrants. C’est plus qu’un travail pour moi, c’est une mission. Je veux qu’ils trouvent leur voie, qu’ils croient qu’ils peuvent construire quelque chose ici, comme moi je l’ai fait. Mes proches disent que j’ai un charme tranquille, une façon d’écouter les autres avec patience.
Je suis aussi très proche de mes frères : Iair et Amos. Nous avons été élevés dans un esprit de solidarité. Nous aimons les longues conversations, la musique, les repas de famille où l’on parle fort et où l’on rit encore plus fort. Ma mère, Ruty, vit tout près, à Herzliya, elle est mon ancre.
Le 7 octobre 2023, je rends visite à mon frère Iair au kibboutz Nir Oz, près de la frontière de Gaza. Le matin, les sirènes retentissent. Nous nous réfugions dans la pièce sécurisée. Les tirs se rapprochent. Les terroristes pénètrent dans le kibboutz, brûlent des maisons, tirent à bout portant.
Quand ils arrivent à notre porte, nous savons qu’il n’y a plus d’issue alors nous ouvrons et ils nous capturent. Nous sommes emmenés ensemble à Gaza.
En captivité, je reste seul, puis, au bout d’environ 50 jours, on me réunit avec Iair. Nous partageons une petite cellule souterraine, dans un tunnel, grillagée, sans lumière naturelle. Nous nous parlons, nous nous soutenons. Nous essayons de garder la foi, de nous rappeler que quelqu’un dehors pense à nous. Nous n’avons presque rien à part quelques gorgées d’eau et un peu de pain. Le bruit constant des bombardements est la seule preuve que le monde existe encore au dessus de nous.
Un jour, des gardes nous séparent. Iair est libéré après 498 jours de captivité, le 15 février 2025. Moi, je reste. Ma famille continue de se battre pour moi, avec courage. Iair témoigne dans les médias, en Israël et à l’étranger, pour raconter notre histoire. Il dit que j’étais son pilier, son repère.
Ma mère, Ruty, parle de moi comme d’un jeune homme doux, cultivé, calme, toujours prêt à aider, à écouter, à aimer.
Le 10 octobre 2025 à 12h, un cessez le feu de 72 heures a démarré, comme le stipule le plan Trump, signé par toutes les parties, qui prévoit la libération imminente de tous les otages.
Nous sommes encore 48 otages en captivité à Gaza dont 20 encore vivants.
- Lieu d’enlèvement : Nir Oz
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